Les pouvoirs publics doivent s’engager pour une vraie transparence sur l’expérimentation animale
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En cette journée mondiale des animaux dans les laboratoires, rappelons qu’en France, chaque année, environ 4 millions d’animaux sont tués à des fins scientifiques ou éducatives.  Or le gouvernement manque cruellement d’ambition en ce qui concerne le développement et la mise en œuvre d’approches et de méthodes substitutives de même qu’il ne favorise pas une réelle transparence sur le sujet.

Europe Ecologie-Les Verts souhaite porter un véritable débat public sur l’expérimentation animale mais pour que ce débat soit fondé sur des éléments objectifs, une politique de transparence s’impose. Or le volontarisme en la matière ne semble pas au rendez-vous comme en attestent les retards récurrents de publication de données et résultats des projets utilisant les animaux ainsi que l’absence de communication sur les méthodes non-animales de recherche, leurs applications et leur potentiel d’innovation.

EELV soutient les ONG dans leur souhait de transparence et demande à ce qu’elles puissent avoir accès à minima aux bilans annuels d’activité des comités d’éthique en expérimentation animale, aux évaluations des projets une fois ceux-ci terminés et aux rapports d’inspections réalisés dans les établissements éleveurs, fournisseurs et utilisateurs d’animaux à des fins scientifiques

Il est regrettable que – comme pour les abattoirs – les dysfonctionnements apparaissent au grand jour grâce aux lanceurs d’alerte, des salariés de laboratoires traumatisés par des pratiques cruelles et illégales, comme l’a récemment révélé l’association Animal Testing. Ici aussi, EELV rappelle l’importance de réaliser des inspections beaucoup plus nombreuses et inopinées. Celles-ci devraient également permettre de s’assurer que les personnels ont un niveau de  formation suffisant  pour réaliser les tâches qui leur sont confiées et que le rythme de travail est compatible avec la prise en compte de l’intérêt des animaux.

Le 22 février dernier a été publiée une « Charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires en France ». Le fait que celle-ci soit cosignée par des organisations directement intéressées par l’utilisation des animaux de laboratoire ou par leur élevage nous interroge quant à l’objectif de cette Charte. Réelle volonté de transparence ou opération de communication pour améliorer l’image de l’expérimentation animale dans l’opinion publique ?

Par ailleurs, la loi de programmation sur la recherche votée en décembre dernier a acté la création en France d’un centre national pour le développement des 3R.  Cependant pour que ce centre contribue réellement à la  transparence sur l’expérimentation animale et qu’il soit porteur d’avancées significatives pour le remplacement des animaux dans la recherche, l’organe de gouvernance de cette instance devra être exempt de tout conflit d’intérêt, réunir des expertises pluridisciplinaires et convier des ONG à participer à la réflexion.

EELV soutient que les pouvoirs publics doivent s’engager rapidement et sans ambiguïté dans cette voie pour répondre à l’attente légitime de citoyens toujours plus nombreux.

Muriel Obriet, Membre de la commission condition animale EELV, référente expérimentation animale et nouvelles approches méthodologique, fondatrice de l’association Trancience