Alors que le déconfinement s’amorce pour le plus grand bonheur des Français.e.s qui ont soif de nature, de beauté et de sérénité, plusieurs préfectures annoncent l’ouverture anticipée de la chasse dès le 1er juin. Si les promeneuses et promeneurs seront impacté.e.s, c’est bien la faune sauvage qui en sera la première victime.
Dans son projet de loi portant diverses dispositions urgentes pour faire face aux conséquences de l’épidémie de covid‑19, Monsieur le Premier Ministre Edouard Philippe suggérait une réouverture de la chasse dès le 1er juin 2020 afin de “mettre en oeuvre les mesures de régulation du sanglier”. “Régulation” ? La présence d’environ un million de sangliers sur le territoire s’explique surtout par l’agrainage – qui est la pratique de nourrir les animaux sauvages avec du grain, les habituant ainsi à l’odeur de l’homme et les incitant à se rapprocher des cultures et des habitations pour retrouver cette nourriture facile. Les chasseurs peuvent donc argumenter leur demande de régulation comme étant la réponse “naturelle” à cette menace qu’ils génèrent et encouragent afin de pouvoir continuer à chasser l’animal par loisir.
Pour permettre un retour rapide des chasseurs sur leur terrain de jeu, un décret du 18 mai 2020 a été pris par Madame Elisabeth Borne afin de réduire le délai de consultation du public de 21 à 7 jours. Ce qui, en cette période électorale où toutes les voix comptent et les alliances se négocient, est un véritable passage en force des intérêts des chasseurs au détriment des animaux et de l’équilibre des écosystèmes naturels !
Sangliers, daims et chevreuils se retrouvent à nouveau menacés alors qu’ils doivent déjà faire face à un retour à “l’anormal”, c’est-à-dire aux impacts récurrents de l’Homme sur leur mode de vie (accidents de la route, destruction de leurs habitats naturels etc.) Les renards risquent gros eux aussi. L’article R424-8 du Code de l’Environnement précise en effet que « toute personne autorisée à chasser le chevreuil ou le sanglier avant l’ouverture générale peut également chasser le renard dans les conditions spécifiques figurant au même tableau pour le chevreuil et pour le sanglier ». Véritable maillon de la chaîne alimentaire, sa présence est nécessaire pour préserver l’équilibre des espèces entre prédateurs et proies.
“La réouverture de la chasse dès le 1er juin, en plus d’être néfaste pour l’équilibre des espèces et génératrice de souffrance inutile pour les animaux convoités, aura pour conséquence de déséquilibrer les écosystèmes déjà fragilisés. Elle est donc en réalité profondément anti-écologique” interpelle Fiona MILLE, Co-responsable de la Commission Condition Animale d’Europe-Ecologie-les-Verts.
A quelques semaines des municipales, la Commission Condition Animale d’EELV appelle à la vigilance face à la politique clientéliste de certain.e.s préfet.e.s au lobby de la chasse et appelle à se mobiliser contre la réouverture de la chasse.
EELV vous encourage à signer la pétition « Scandale : Le Ministère de l’Ecologie en état d’urgence pour la reprise de la chasse » lancée par différentes associations dont : AVES France, PAZ, One Voice, Dignité Animale , AOC – Alliance des Opposants à la Chasse, ASPAS – Association pour la Protection des Animaux Sauvages, ÉCA – Évolution Condition Animale, Animal Cross, NALA85480 et Forests From Farms
