En 2019, plus de 11 000 dauphins sont morts victimes de la pêche le long du littoral français, soit trois fois plus qu’en 2017. Et malgré le confinement, l’année 2020 s’annonce encore plus noire selon les observateurs. Europe Ecologie-Les Verts appelle le gouvernement à engager des actions concrètes pour protéger les mammifères marins.
Depuis 2016, chaque année est une nouvelle année record en termes de destruction et d’échouages de petits cétacés sur nos côtes. Ces espèces pourtant protégées continuent d’être victimes de techniques de pêche non-sélectives et de l’inaction des pouvoirs publics face à la question des prises accessoires, qu’elles soient le fait de fileyeurs artisanaux ou majoritairement de chalutiers industriels. En juillet, le tribunal administratif de Paris a condamné l’Etat français pour carence dans la gestion de ce dossier. La Commission Européenne a également rappelé à la France son devoir de mettre en place, d’ici octobre, des mesures efficaces empêchant la prise accidentelle de mammifères marins dans les filets.
Il est urgent d’appliquer les dispositions européennes et de développer de nouvelles solutions face au caractère exponentiel de cet hécatombe. L’arrêté du 1er juillet 2011, trop permissif quant aux prises « accidentelles » de dauphins, marsouins et baleines, doit être revu. De même les périodes d’autorisation de pêche pourraient être davantage adaptées aux fréquentations des dauphins. Afin de ne pas laisser certains pêcheurs seuls face à leurs responsabilités, l’e-monitoring avec caméras embarquées doit être déployé en bonne intelligence avec eux, comme c’est déjà le cas au Danemark ou en Australie. L’utilité, l’efficacité et l’innocuité des effaroucheurs acoustiques, ou pingers, doivent être examinées. Enfin, il faut fixer des échéances pour avancer vers l’interdiction des méthodes de pêche non-sélectives et revoir l’équilibre entre métiers de la mer et droits du vivant, notamment en s’inspirant des préconisations du rapport « Plus de poissons dans les océans ? » présenté par l’eurodéputée du groupe vert Caroline Roose.
Les dépouilles des dauphins font de plus en plus partie du paysage ordinaire des plages de la façade Atlantique. Face à ces captures accidentelles qui menacent les populations de dauphins, la Commission Condition Animale d’EELV appelle les autorités françaises et européennes à agir au plus vite pour limiter cette hécatombe et à faire évoluer et appliquer la réglementation.
Fiona MLLE et Manuel LEICK-JONARD, co-responsables de la Commission Condition Animale
Rhys GUILLERME, co-référent en Bretagne