Dans le cadre du Congrès décentralisé d’EELV, la motion thématique portée par la Commission condition animale sur les repas organisés par le parti, a été adoptée à une large majorité.
La motion dans le détail ⬇
Pour joindre la parole aux actes, végétalisons largement l’alimentation par des produits issus d’une agriculture bio lors des événements écologistes internes comme externes
Il y a urgence.
Notre modèle alimentaire, centré sur la production et consommation de protéines animales et l’agriculture intensive, a un impact majeur sur les écosystèmes, les animaux et le climat.
L’élevage en particulier est responsable d’au moins 14,5% des émissions de gaz à effet de serre (FAO). Le scénario Afterres2050, prospective pour une transition de l’agriculture, nous invite donc à une végétalisation de notre alimentation. Le scénario TYFA prévoit une diminution de 50% de la consommation de viande, tout comme le scénario Negawatt 2022, qui juge prioritaire d’engager une transition alimentaire avec -50% en 2050. Les scénarios 1 et 2 de l’étude ADEME « Transition(s) 2050 » pour la neutralité carbone nécessitent respectivement une baisse de 67% et 50% de la consommation de produits carnés.
L’élevage est aussi responsable d’une importante consommation d’eau, dans un contexte où les sécheresses se multiplient et certains élevages s’accompagnent d’intenses pollutions des eaux.
L’élevage industriel est le principal responsable de la déforestation en Amazonie. Notre volonté de mettre fin à court terme à cet élevage intensif et d’aller vers un élevage extensif est possible uniquement avec une moindre production de viande.
Mammifères, oiseaux, poissons… les animaux non humains disposent de capacités cognitives et sensorielles que l’on ne peut ignorer. Le consensus scientifique est clair : ces animaux ressentent la souffrance. Chaque jour en France, 3 millions d’animaux terrestres sont tués pour notre alimentation, soit 1 milliard d’animaux d’élevage par an, dont 80% issus d’élevages intensifs, dérive récente qu’il convient de stopper.
La transition alimentaire est un enjeu de santé publique avec de nombreuses maladies liées à la consommation de produits d’origine animale.
Enfin, les océans se vident des poissons et les fermes aquacoles se révèlent tout aussi intensives et désastreuses que les autres élevages concentrationnaires.
Par ailleurs, nous visons également à sortir des pesticides de synthèse, encore plus fortement polluants et ravageurs pour la biodiversité.
Les écologistes, pionnièr·es sur l’alimentation végétale
Pour répondre à ces constats dramatiques, les écologistes veulent engager une transition alimentaire ambitieuse vers une consommation majoritairement végétale, biologique et paysanne : nous avons pour objectif de diviser par au moins deux notre consommation de produits d’origine animale (viande, poisson, produits laitiers, œufs), comme nous le rappelons régulièrement dans nos programmes.
Tout comme pour les produits bio, les écologistes ont été pionnièr·es de l’alimentation végétale avec les 1ers repas végétariens dans les cantines et, en 2022, le changement de paradigme à Grenoble, où le repas standard est végétarien.
Les élu·es et les pouvoirs publics doivent être la vitrine de cette transition : la réduction des protéines carnées et les circuits de production végétale locale durable doivent être appliqués au-delà des cantines scolaires.
Montrer l’exemple dans nos événements
Cependant, les journées d’été des écologistes ont, ces dernières années, à nouveau présenté de nombreux repas carnés malgré plusieurs années à proposer une alimentation strictement végétarienne et végétalienne, en contradiction avec nos programmes et nos discours. De nombreuses réunions de groupes locaux, d’élu·es et autres événements organisés continuent à maintenir de la viande et du fromage en quantité, voire à ne pas disposer d’alternative végéta*ienne. De même, encore trop souvent nous achetons par facilité des produits non issus de l’agroécologie pour nos événements, soutenant ainsi un modèle auquel nous nous opposons.
Ces incohérences sont reprochées à EELV par le nombre grandissant de militant·es qui ont fait le choix d’une alimentation végéta*ienne et/ou biologique.
Les écologistes doivent pouvoir montrer l’exemple dans leurs événements aussi bien externes qu’internes.
En conséquent, Europe Écologie – les Verts, s’engage à :
- Continuer, grâce à ses élu·es et ses militant·es, à développer l’alimentation végétale durable dans les cantines scolaires et dans tous les autres établissements publics et administrations.
- Organiser la végétalisation des réceptions officielles organisées dans des collectivités où EELV peut obtenir une majorité, avec la mise en place du repas au moins végétarien par défaut.
- Systématiser l’achat d’aliments et boissons bio, pour accorder nos pratiques et nos programmes.
- Renouer avec la tradition de proposer uniquement des repas végétariens et végétaliens lors de ses journées d’été, moment phare de visibilité externe et de sensibilisation de nos militant·es, sympathisant·es et partenaires.
- Organiser une information dans toutes les régions et les groupes locaux sur les impacts de la consommation de viande et l’importance de s’appliquer nos programmes à nous-mêmes en végétalisant nos réunions internes et externes.
- Suggérer à nos partenaires du mouvement écologiste (CEDIS, FEVE, Jeunes écologistes, FEP…) qui n’auraient pas encore végétalisé largement leurs repas de suivre cette dynamique.